Yoga enfant

Ecole maternelle : Quels cours de yoga pour les enfants de 3 à 6 ans ?

Par Inès Roche , le janvier 15, 2023 , mis à jour le janvier 15, 2023 - 12 minutes de lecture
école maternelle yoga

La pratique du yoga à l’école maternelle est un excellent moyen pour les enfants de 3 et 6 ans d’apprendre à développer leur équilibre, leur souplesse et leur concentration. Avec les postures, l’enfant apprend à respirer et à se détendre, à être à l’écoute de son corps. Ce qui est intéressant pour les parents, c’est que le yoga permet aux enfants de se concentrer pendant plus longtemps, de s’endormir plus facilement et de se réveiller plus reposés.

Sommaire

A l’école, où pratiquer le yoga avec ses enfants ?

Lieu de pratique : Il est nécessaire de disposer d’un espace exempt de meubles ou d’abjets à bords tranchants. Il doit être recouvert d’un tapis si possible, mais ce n’est pas absolument nécessaire ; de petits morceaux de tapis ou une petite serviette, suffisamment grande pour que l’enfant puisse s’y asseoir, suffiront.

Heure de la pratique : La pratique ne doit pas suivre immédiatement un repas. En général, il faut compter deux heures entre le repas et le début des activités de yoga.

Combien de temps dure une séance de yoga pour enfant ?

Durée de la pratique : Les enfants âgés de 0 à 7 ans ont généralement une capacité de concentration assez courte ; par conséquent, nous devons chronométrer les exercices en surveillant toujours leur implication.

Le mouvement constant des bras et des jambes et l’incapacité à rester assis pendant un certain temps – les poussées soudaines d’activité “folle”, la course sans but et les mouvements répétitifs inutiles – sont tous le résultat du développement du système nerveux de l’enfant et constituent des différences majeures entre le comportement des adultes et celui des enfants.

En général, les séances de yoga avec les enfants durent environ une heure. Cela ne signifie pas que l’on fait une seule activité pendant toute l’heure. Si l’enseignant ou le parent parvient à créer une atmosphère intéressante et à maintenir la concentration de l’enfant, ce

différencier les postures dans un laps de temps raisonnable, la séance de posture seule peut prendre 30 à 40 minutes, les enfants appréciant chaque minute.

Quels supports pédagogiques pour votre enfant ?

  • Les images : Lorsque les leçons sont présentées et accompagnées d’aides visuelles, le processus d’apprentissage est renforcé, et cela est également vrai pour l’apprentissage par le jeu. Non seulement les images sont une bonne source d’étiquetage et de classification des mots, mais elles peuvent conduire à ce qu’un psychologue appelle la “compétence de représentation”, c’est-à-dire la capacité de reconnaître des abjets tridimensionnels présentés sous forme bidimensionnelle, ce qui est une compétence importante pour le travail scolaire. Étant donné que de nombreux asanas, ou postures physiques, pratiqués avec des enfants de cet âge ont des noms d’animaux, il est bon d’avoir des images de ces animais pour qu’ils les voient. Les enfants de mes classes ont un cahier à eux dans lequel ils collent des images des différents animais, fleurs, abjects, etc.
  • Tableau noir : Un tableau noir est un outil pédagogique très important pour quiconque présente le yoga à des enfants d’âge préscolaire. Les asanas sont souvent dessinés sous forme de bâtonnets. L’enseignant les fait un peu à la fois, permettant aux enfants de copier chaque partie soit dans leur propre cahier, soit au tableau.

En quoi consiste une séance de yoga pour enfants ?

Il est d’usage, lorsqu’on pratique un cours de yoga pour enfant ou que l’on pratique soi-même, de commencer par les postures physiques, puis les exercices de respiration, et enfin la relaxation, la concentration ou la méditation. Cette même structure est utilisée pour les enfants d’âge préscolaire. Examinons donc chacune de ces trois parties individuellement.

Quelles sont les postures de yoga les plus adaptées aux enfants ?

Le yoga des animaux

De nombreuses postures normalement effectuées avec des enfants de cet âge portent souvent le nom d’animaux. Ils essaient parfois d’adopter la position de cet animal, tout en se relaxant, en se déplaçant, etc. Avec les enfants d’âge préscolaire, ces postures sont présentées comme notre “zoo de yoga”. Avec les enfants, nous prétendons aller au zoo du yoga et au zoo, nous voyons un lion, un tigre, un canard, un lapin, etc. On peut aussi faire un safari dans la jungle ou dans tout autre endroit où l’on peut rencontrer l’un de ces animaux.

Cette forme de jeu est utilisée pour inclure du vocabulaire pour l’enfant. On peut aller dans la “volière” pour voir le corbeau, la cigogne, le cygne, ou dans la maison des reptiles pour voir le cobra. On peut voir le papillon voler d’une rose à un lys. Les enfants sont encouragés à suggérer une fleur sur laquelle le papillon va se poser ensuite ; il peut aussi voler d’une rose rose rose, à une rose blanche, à une rose rouge, à une rose jaune, à des roses de toutes les couleurs.

P. Levenstein (1973), dans son article intitulé “Cognitive Develop ment Through Verbalized Play”, affirme que le développement intellectuel d’un enfant est étroitement lié à sa croissance verbale et que son développement cognitif peut être influencé par la quantité et la qualité de l’interaction verbale entre l’enfant et sa mère. Cela vaut également pour les enseignants, les animateurs de groupes de jeu et les professeurs de yoga. Levenstein est soutenu dans cet argument par d’autres chercheurs comme Bruner et Deutch, qui affirment que le développement intellectuel lié à la réussite scolaire ultérieure semble être étroitement lié au développement verbal de l’enfant qui se produit entre vingt mois et quatre ans.

Le jeu de faire semblant est à son apogée entre l’âge de dix-huit mois et celui de sept ou huit ans. Il coïncide avec l’apprentissage de la référence aux objets en leur absence et avec la communication au moyen du langage ou de gestes symboliques. Au cours de cette période, l’enfant fait d’énormes progrès dans sa capacité à “communiquer” avec lui-même et avec les autres, au sens large, et à assimiler et utiliser les communications des autres. L’enseignant doit utiliser son

Il faut faire appel à sa propre imagination pour rendre les asanas passionnants et instructifs pour le jeune enfant. Par exemple, lors de la visite du lion, nous voyons qu’il a la langue pendante. Il a très chaud et se rafraîchit. Quels autres animaux tirent la langue pour se rafraîchir ? Votre chien le fait-il ? De cette façon, le professeur de yoga peut introduire des idées, des connaissances, toutes sortes d’informations tout en faisant de la croyance avec l’enfant.

Le lotus en fleur

Les enfants doivent s’asseoir en cercle, les pieds pointant vers l’extérieur.

. vers le centre, en se tenant les mains. Ils ramènent ensuite leur tête vers leurs genoux et leurs mains vers leurs pieds, comme dans paschimottanasana, toujours en se tenant par la main. On leur dit que la fleur dort parce que c’est la nuit et que lorsque le soleil se lève à l’horizon, la fleur commence lentement à se réveiller. Tout d’abord, ils ramènent leur corps en position assise, puis lèvent lentement leurs bras au-dessus de leur tête. En se tenant toujours par la main, ils s’allongent lentement sur le sol. Ils lèvent ensuite une jambe très lentement, puis l’autre jambe, et enfin les ramènent toutes deux au sol derrière la tête, en halasana. La fleur est alors complètement ouverte. Le soir venu, la fleur se referme lentement et se rendort.

L’arbre

Les enfants peuvent commencer en position accroupie. L’arbre n’est qu’une petite graine plantée dans le sol.  La pluie tombe et apporte de l’eau à la graine. Puis le soleil se lève et la lumière permet à la graine d’envoyer des racines dans le sol et des pousses au-dessus du sol. Au fur et à mesure que l’arbre grandit, les enfants se tiennent d’abord debout, puis s’étirent sur la pointe des pieds, les bras tendus au-dessus de la tête, les doigts écartés, jusqu’à ce qu’ils atteignent leur taille adulte.

Le pont

Alors que certains enfants sont un pont, d’autres peuvent être des poissons ou des alligators ou tout ce que l’enfant imagine nager sous le pont.

Pose de la théière

Dans cette posture, l’enfant se tient en équilibre sur la jambe gauche, tout en tenant la cheville droite avec la main droite. Le coude gauche est plié et repose contre le corps, et la main gauche est tendue, les doigts étant écartés du corps à la hauteur des épaules. Se pencher lentement vers l’avant, en faisant remonter le pied droit et le genou derrière le dos, tout en maintenant l’équilibre.

Les enfants peuvent apprendre à chanter en pratiquant cette posture :

Je suis une petite théière, courte et robuste, Voici mon manche, (bras droit) Voici mon bec. (main gauche)

Quand le thé est prêt, entendez-moi crier,

Renverse-moi et verse-moi. (se pencher en avant)

J’ai constaté que les jeunes enfants qui commencent à adopter de telles postures vers l’âge de trois ans, et souvent vers l’âge de cinq ans, peuvent être observés en train de combiner différentes postures dans leur propre “danse”. Vous pouvez voir comment ils expérimentent avec soin le mouvement d’une posture vers la suivante. Cela indique un développement considérable de la conscience du corps et de la pensée créative.

Les respirations de yoga adaptées aux enfants

Bhramari pranayama (respiration de l’abeille)

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La technique de respiration la plus facile à enseigner aux enfants de cet âge est le bhramari pranayama, la respiration de l’abeille qui bourdonne. Lorsqu’on demande aux petits enfants d’inspirer profondément, ils ont tendance à inspirer très bruyamment mais très superficiellement. Pour encourager l’inspiration profonde, l’enfant doit d’abord être conscient de faire une expiration longue et lente. Dans le bhramari, on leur demande de fredonner aussi longtemps que possible avec une seule respiration, en écoutant le son tout le temps. Cela encourage l’inhalation profonde après avoir pratiqué plusieurs fois, et développe la concentration et l’écoute.

Les enfants se joignent volontiers à cette pratique parce qu’ils aiment produire des sons. Très souvent, dans un groupe de jeu, un enfant commence à fredonner ou peut-être même à répéter un mot encore et encore. Ce phénomène est généralement repris par les autres enfants présents et devient une sorte de chant. Ainsi, le souffle de l’abeille fredonnant est facilement pratiqué par les enfants de cet âge.

La respiration abdominale

Pour encourager la respiration abdominale, demandez à l’enfant de s’allonger en clown sur le sol. Placez un petit bateau en papier, que l’enfant a fabriqué auparavant, au niveau du nombril. Expliquez-lui que lorsqu’il inspire, une vague est créée par le ventre qui se gonfle ; lorsqu’il expire, la vague se calme. En étant capable de regarder le bateau sur les vagues, l’enfant prend conscience de l’abdomen et de la respiration abdominale qu’il fait normalement de manière inconsciente.

Relaxation, visualisation et attention créative

Yoga nidra

On ne peut pas attendre d’un enfant de cet âge qu’il reste immobile très longtemps. Le yoga nidra est une forme très puissante de relaxation, bien que la relaxation ne soit qu’un sous-produit de la technique. Deux éléments importants de cette technique sont la rotation de la conscience, c’est-à-dire le développement de la conscience du corps physique, et la visualisation créative. Des pratiques comme le yoga nidra doivent être modifiées pour les enfants de cet âge. Au lieu de demander aux jeunes enfants de ressentir une partie du corps_sans la bouger, on leur demande de la pratiquer de la manière suivante :

Technique

D’abord, soyez une statue sans bouger jusqu’à ce que je compte jusqu’à 10. Pliez vos coudes, maintenant faites-les droits. Pliez vos genoux, redressez-les. Bougez vos orteils, rendez-les immobiles. Levez votre tête, baissez-la. Bougez les globes oculaires avec les yeux fermés, maintenant arrêtez. Bougez les lèvres comme pour siffler, relâchez-les.

Note pratique : Cette pratique aide les enfants à localiser leur conscience dans les différentes parties du corps.

Variante : Les enfants peuvent imaginer leur propre porte d’entrée, voir la couleur et tous les détails, voir leur animal de compagnie, la voiture familiale, leurs propres chaussures, etc. Ou on peut le combiner avec antar mouna, écouter.

Inès Roche

Inès Roche est une rédactrice spécialisée en yoga qui a étudié à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) à Paris et qui a une grande passion pour le yoga. Elle a commencé son voyage spirituel à l’âge de 19 ans, lorsqu’elle a découvert la méditation et les pratiques spirituelles. Depuis lors, elle a consacré sa vie à l’étude et à la pratique spirituelle et physique du yoga.

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